Bonjour à tous,
Je m’appelle Terry, je suis greffé du foie, j’ai 27 ans, 13 ans de greffe. J’ai été greffé du foie à la suite d’un cancer du foie et j’ai une maladie génétique qui s’appelle la Cytopathie Mitochondriale.
J’ai eu la chance de beaucoup voyager pendant mes études dans des pays plus ou moins exotiques (Pérou, Russie, USA, Canada, Norvège…), pendant de longues périodes entre 1 et 6 mois.
Avant de partir, il faut bien préparer son voyage : en parler impérativement à son médecin hospitalier dès le projet de voyage, savoir s’il y a des hôpitaux sur place, prévoir une assurance voyage/rapatriement qui prend en charge la maladie chronique, organiser ses médicaments, et toujours prendre un ou deux mois en plus que la durée prévue du votre voyage. J’emporte également avec moi une trousse d’urgence. Dans ma trousse, j’ai des antibiotiques à spectre large, de la cortisone, du spray pour le nez, du prontadol et du doliprane pour les maux de têtes, des traitements en cas d’allergie. Chaque trousse d’urgence est personnelle et doit impérativement être établie avec le médecin hospitalier.
Pour les médicaments anti-rejet, je demande une prescription spéciale à mes médecins et je m’organise à l’avance avec ma pharmacie de ville pour que je puisse emporter plusieurs boîtes.
Chacun de mes voyages dure entre 3 mois et un an. Lors de mon dernier voyage je suis parti aux USA et Canada avec 15 mois de médicaments. Mon bagage en cabine était rempli de boîtes de médicaments avec bien-sûr les ordonnances correspondantes car, on ne sait jamais, il peut y avoir un contrôle de douane ! Cela ne m’est jamais arrivé jusqu’à présent.
Il est primordial de mettre ses médicaments les plus importants, notamment les immunosuppresseurs, dans le bagage cabine car il ne peut pas être perdu, contrairement au bagage en soute.
Si jamais vous attrapez une méchante tourista au cours d’un voyage, il faut savoir comment réagir donc en avoir parlé avant le voyage avec l’hépatologue qui aura indiqué la conduite à tenir. C’est très important quand on prend des traitements anti-rejet car les diarrhées peuvent interférer avec l’absorption des médicaments.
Dans les pays les plus exotiques n’hésitez jamais à demander si dans le plat il y a du pamplemousse ou tout autre produit interdit. Quand je ne parle pas la langue du pays où je suis, je m’aide de mon smartphone pour traduire ou je montre une photo.
J’espère que ce témoignage donnera envie à certains de voyager, car il n’y a rien de plus génial, après avoir passé du temps à l’hôpital de découvrir le monde. Tout est possible avec une bonne préparation. Nous sommes nombreux à pouvoir en témoigner !
Je peux comprendre que la barrière de la langue fasse peur, mais nous avons la chance aujourd’hui d’avoir notre meilleur traducteur dans la poche, le smartphone.